Joëlle BLANQUET, Corinne LÉVÊQUE |
France Télécom-CNET - Issy-les-Moulineaux - cedex 9. joe.blanquet@cnet.francetelecom.fr |
LHARMONISATION DES PICTOGRAMMES |
Les pictogrammes sont des
représentations graphiques de petite taille représentant un objet ou une action
signifiante qui aide à utiliser un système. Le foisonnement de produits, de services et d'applications pose des problèmes de définition des interactions humain-machine (IHM) en termes de logiques de présentation et d'utilisation, afin que l'ensemble des produits et services montre une cohérence globale pour les utilisateurs et puisse s'articuler facilement. De plus, la concurrence sur les produits et services de télécommunications et leur multiplicité pose le problème de donner aux clients une image de la marque en termes de signature afin qu'ils puissent identifier rapidement l'origine d'un produit ou d'un service. Ces objectifs doivent s'appliquer aux produits et services qu'ils soient destinés aux clients ou aux agents de l'entreprise. L'harmonisation permet d'une part de diminuer les risques d'erreurs des utilisateurs, de faciliter l'utilisation, la polyvalence, l'apprentissage, l'articulation inter et intra-services et inter-intra supports. D'autre part, du point de vue des intervenants, qu'ils soient dans les groupes de normalisation, de conception ou de développement, l'harmonisation évite des études redondantes en offrant des possibilités de réutilisation et diminue les délais de conception tout en facilitant la gestion de la maintenance et des évolutions. Dans ce contexte d'harmonisation des IHM, l'harmonisation des pictogrammes est une tâche complexe à plusieurs points de vue. En effet, deux facettes sont à prendre en compte dans la définition des pictogrammes : le choix réfléchi des "métaphores" (ou signes représentant le concept) et le choix du traitement graphique final. Du point de vue des métaphores, et pour améliorer l'efficacité d'une IHM et sa convivialité, il est préférable d'offrir aux utilisateurs des métaphores uniformes pour l'ensemble des IHM afin de supprimer tout sentiment d'inconfort et de perte de repère lorsque l'on passe d 'un service à un autre ou même au sein d'un même service (ex : choisir la métaphore du "?" pour représenter l'aide en ligne pour l'ensemble des services). Toute la difficulté consiste dans le choix des métaphores et dans leur harmonisation pour l'ensemble des services, ainsi que leur cohérence. Quant au traitement graphique, celui-ci traduit la "personnalité" du service et transmet un peu de l'image du groupe. Une liberté de choix des traitements graphiques est nécessaire principalement par le besoin des responsables de projet, de réaliser un produit ou un service ayant son identité propre et unique. Le traitement graphique des pictogrammes est souvent fonction de la cible finale visée (adolescents, professionnels, seniors, etc), de l'air du temps et de la mode (style cyber ou manga, ), du type de support (PDA, mobile, ) ou du type d'environnement graphique final (ex : "à la Windows", "à la Macintosh"). Plus le nombre de supports finaux est grand, plus le nombre de facteurs à prendre en compte se multiplie et délimitera le champ des possibles des graphistes/designers et par là même leur liberté de création (cf. couleurs, tailles, styles, ). Les pictogrammes pour mobiles (noir et blanc, 16x16 pixels) ou pour des applications sur PC (millions de couleur, 64x64 pixels) impliquent des libertés graphiques plus ou moins contraintes. En conclusion, si les pictogrammes sont explicites et bien choisis, ceux-ci permettront d'augmenter la vitesse de recherche d'information, un meilleur guidage de l'utilisateur et par conséquent un meilleur apprentissage et une mémorisation améliorée de l'IHM, tout en utilisant un espace réduit (ce qui est important du fait de la miniaturisation constante des supports de communication). Enfin, les pictogrammes rendent les interfaces plus adaptées à l'international, ce qui dans un contexte d'ouverture et de mondialisation n'est pas à négliger. |