Maryvonne ABRAHAM
ENST - Bretagne
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ECRITURE PICTOGRAPHIQUE DU LEXIQUE ET DE LA GRAMMAIRE

Résumé :

        Un projet de communication palliative à l’aide d’une écriture pictographique, destiné à l’origine aux enfants IMC sans parole et paralysés (sans problèmes mentaux particuliers), a permis d’enrichir notre réflexion concernant les liens cognitifs entre la langue et l’image. Il s’agit de produire une machine qui respecte autant que possible l’ergonomie cognitive des enfants, malgré un grand nombre de contraintes liées : I) à la représentation du lexique ; II) à son organisation, nécessairement hiérarchisée à l’écran ; III) et à la représentation des opérations grammaticales.
Reconstruire le traitement cognitif de la parole implique d’analyser le système de la langue, en tenant compte de différentes phases : perception (y compris catégorisation et abstraction), représentation, conservation en mémoire de la représentation, rappel et utilisation de celle-ci, pour construire une suite de pictogrammes représentant la phrase souhaitée. Nous avons choisi le modèle de la grammaire applicative et cognitive, qui décrit la langue en trois niveaux, ceux : I) des observables langagiers ; II) des opérations prédicatives ; III) et des représentations mentales.

        Les pictogrammes représentent des mots, rangés en parties du discours. Les principes organisateurs sémantiques ne sont pas les mêmes pour les noms et pour les verbes. La recherche d’une classification, d’une part syntaxique, d’autre part, sémantique, a été abordée dans des publications antérieures, ainsi que les problèmes d’un meilleur représentant du mot par un schéma minimal, et de l’adéquation des composant du schéma avec les attributs saillants de l’entité nommée. Un exemple simple de reconstruction d’une phrase (qui est bien plus qu’une simple succession de mots) à partir de l’écriture pictographique fait apparaître la nécessité : I) d’un encodage des rôles interprétatifs ; II) d’identifier des opérations grammaticales, de leur trouver une représentation pictographique la plus évocatrice possible, et de montrer leur action sur les groupes grammaticaux formés par les pictogrammes.

        Nous terminons par quelques résultats concernant les conditions de l’universalité d’une l’écriture pictographique.

Mots clefs :

communication palliative ; écriture pictographique ; grammaticalisation de phrases ; machine à parler.