Maryvonne ABRAHAM
ENST Bretagne. France
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Classer les transformations sur les choses du monde, classer le lexique des verbes ?

 

 

      Les langues naturelles sont de remarquables systèmes de représentation des connaissances. On peut aussi les comprendre comme des physiques naïves, capables de décrire le monde perçu. Ce pouvoir des langues naturelles repose sur des caractéristiques qui déroutent les tenants d'une description bijective entre l'entité et son nom « un mot une chose », l'action et son identification : la plupart des mots sont polysémiques ; de plus, d'une langue à une autre, les réseaux de polysémie ne coïncident pas ; les catégories syntaxiques ne sont pas universelles, et ne se correspondent pas d'une langue à une autre. Fouillis langagier ambigu ou bien puissance d'expression ?

      La polysémie permet d'utiliser un même mot dans des domaines sémantiques différents. Prenons le cas des verbes, qui encodent des transformations. Un verbe attend des paramètres, de différents types sémantiques. Le verbe peut aussi faire changer le type de ses paramètres sous certaines conditions. Un même verbe peut prend des significations dans différents domaines : spatial, temporel, notionnel, causal. Nous nous intéressons aux verbes de causalité, d'une grande importance dans le domaine scientifique. Demandons-nous s'il existe des verbes encodant spécifiquement la causalité. Si tel n'est pas le cas, comment prennent-ils une valeur causale ? Nous rendrons un exemple d'un même verbe dans un domaine des artefacts et dans le domaine de la médecine. A l'intérieur d'un domaine ce verbe devient-il monosémique ? Quelles sont les conditions pour qu'il entre dans la terminologie du domaine ?